Souvent je me rends compte d’après vos questions,
que le procédé d’impression typographique reste assez
obscure pour tous les gens qui ne suivent pas mon travail de près.
Un de mes défauts consiste à croire que les gens sont dans ma tête
(même s’il y en a déjà pleins d’autres)…Du coup, j’ai décidé
de vous montrer étape par étape la création simultanée de deux cartes.
La première étape consiste à séléctionner le texte que je veux imprimer
lorsque ce n’est pas pour une commande.
Comme je l’expliquais dans ma note précédente j’ai décidé de commencer
une nouvelle série d’impressions inspirées des MOTS D’ENFANTS.
J’ai lancé l’idée sur ma page Facebook et vous avez répondu au-delà
de mes espérances. Les tirades de ces petits poêtes de la vie m’ont
donné le sourire toute la journée. Du coup, je ne savais pas comment choisir.
Une lectrice m’a conseillée de “Choisir avec le sourire”. J’ai suivi ce très judicieux conseil.
Et c’est Calil, 5 ans qui a gagné.
Au coude à coude avec Jalèm, sa soeur qui est
une vraie VieLosophe!
Voici les différentes étapes d’impression de deux cartes.
Ce soir là, j’ai fait un double montage sur la presse. C’était une erreur
que je ne referai plus. Les cartes à imprimer étant d’épaisseur différentes, j’ai finalement dû
les imprimer une par une. Le gain de temps était donc nul.
La première carte aura un fond réalisé en linogravure.
J’ai imprimé la partie “linogravure” au préalable
car le temps de séchage est assez long.
La composition typographique viendra prendre place par-dessus par la suite.
Pour l’autre carte, je séléctionne dans mes casses les caractères qui vont composer
mon texte. {Si tu es typographe et que tu lis/regarde ça, ouvre ton esprit, car rien de ce que tu vas
lire ici ne ressemble aux règles strictes qui régissent l’impression typo}
Je me sers pour cela de ce tableau qui me permet de retrouver
facilement les différents caractères. Heureuse suis-je moi simple d’esprit le jour où
j’ai compris que toutes les caractères sont classés de la même manière dans les casses…
Ne dis rien…Je sais…Mais c’est ça qu’on appelle APPRENDRE…
Selon les cas, je positionne les caractères directement sur une carte afin de décider
de la façon de disposer les caractères. Si le fond de ma carte est fait en linogravure
je les positionne sur la plaque de lino pour décider de ma composition.
Je te présente “SIDONIE” ma presse à épreuve.
Ce n’est pas une HEIDELBERG semi-automatique mais elle me procure
beaucoup de joies créatives tout de même…
Dessus, tu peux voir les “barres de serrage” & les aimants qui me serviront plus tard
à bloquer les caractères pour qu’ils ne bougent pas lors de l’impression.
Commence ensuite un savant jeu de Tétris qui va me permettre
de faire tenir ma composition.
Je séléctionne les différentes barres de serrage et les espaces dans
ce meuble composé de galées. Il serre normalement à stocker
les compositions en attente d’être rangées ou en attente d’être imprimées.
Le mien m’a été vendu, rempli de caractères d’imprimeries
en vrac et je m’en sers en l’état pour le moment…
Tu peux voir là que j’ai tendance à traîner pour ranger mes compostions…
Je préfère en faire de nouvelles 🙂
Ensuite je prépare l’encre pour l’impression.
Il faut l’étaler de façon régulière et en croix pour qu’elle couvre entièrement le rouleau.
Il faut en mettre trés peu pour avoir un résultat d’impression net.
J’enduis ensuite les caractères. Dans un sens puis dans l’autre
pour être sûre de bien couvrir toutes les lettres.
Je pose ensuite la carte sur les caractères.
C’est MON grand malheur ma presse à épreuve ne comporte pas de sytème de calage
du papier ce qui ne me permet pas un résultat optimum.
Mais je travaille à résoudre ce problème.
TINDINNNN…AH bah non…Voici en direct live les joies de l’impression typo.
Parfois ça fait OUAHOU…Parfois pas du tout.
& rarement au premier coup d’ailleurs. En général, ça fait:
OUPS j’ai oublié un “s” et ce “i” est à ‘envers…
Voilà ce qui se passe lorsqu’on essaye de gagner du temps
en imprimant deux cartes d’épaisseur différentes en une fois…
Tout de suite après l’impression je saupoudre l’encre encore
humide de poudre à embosser. c’est une technique piquée au scrapbooking.
Elle a deux avantages:
– ca fait un effet paillette que j’aime énormément
– et ca fixe l’encre qui est une encre à linogravure diluable à l’eau
(et donc BEAUCOUP plus simple à nettoyer).
Une fois la série d’impressions terminée, je profite que les caractères soient serrés
pour les nettoyer à l’éponge. je fais les finitions avec…une brosse à dent.
Et ensuite il faut nettoyer mon poste de travail. J’ai pour principe de laisser
ma table “d’impressions” prête à servir le lendemain.
Et voici ce que donne les deux cartes une fois imprimées.
A la fin,je prends des photos afin d’en poster sur ma page Facebook.
Et la mettre en vente sur ma boutique en ligne le lendemain.
Tout est en ordre. Mes yeux me piquent.
Le marchand de sable est passé.
Je vais dormir comme un bébé comme à chaque fois
que j’ai bien travaillé.
J’éteins toutes mes lumières dans l’atelier…BONNE NUIT
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