Les lieux communs

IL FAIT CHAUD HEIN!

DEFINITION:

Lieu commun
Un lieu commun, du latin locus (« lieu », loci au pluriel) et communes (« communs »), est en rhétorique une figure de style fondée sur l’emploi de situations communes ou d’assertions consensuelles. On parle de manière synonymique de topos (topoi au pluriel) en référence au mot grec signifiant le « lieu ». Le sens commun recouvre sous l’expression lieu commun l’usage d’idées reçues, qui sont la marque d’une absence totale d’originalité de la pensée, et permettent à celui qui les professe de se dispenser de tout effort de pensée. En ce sens on parle également de poncif, de platitude ou de banalités .
Aujourd’hui je souhaitais te proposer quelques grammes de MOTS qui te permettront de transformer quelques grammes de lieux communs en GRANDES conversations intelligentes et enrichissantes.
Imagine ces situations où deux personnes ou plus sont rassemblées. Un mariage, un entretien d’embauche, une file d’attente à la Poste, la caisse du supermarché, cette soirée où tu avais moyennement envie d’aller.
Dans ce genre de situation notre condition d’être humain fait que les gens vont chercher le contact. Leur qualité de français en particulier,  fait qu’ils vont souvent l’enclencher en se plaçant sur le registre de la plainte ou de la râlerie. Ils y ajouteront pour commencer la conversation, un ingrédient secret: UN  lieu commun.Un endroit où tout le monde se rencontre. Mais si tu es ici, c’est parce que tu crois comme moi que les MOTS sont beaux. Qu’ils demandent à être judicieusement choisis et que si on souhaite sincèrement aller vers l’autre et le rencontrer, il n’y pas de fatalité. Voici quelques trucs qui pourront t’aider à transformer des lieux communs en expérience extraordinaire qui te redonnera foi en l’être humain (mon credo, ma voie, mon chemin). Allez viens on en fait une chanson et ensuite une comédie musicale.
Quand tu rencontres quelqu’un pour la première fois:
DEMANDE LUI DES HISTOIRES, PAS DES RÉPONSES.

Un des meilleurs moyens de couper court aux lieux communs est de poser des question ouvertes. Par tes questions, tu peux encourager les gens à te répondre par une histoire plutôt que par un seul mot.

Quand ils disent:

  • Comment vas-tu?
  • Comment s’est passée ta journée?
  • D’où es-tu?
  • Que fais tu dans la vie?
  • Comment t’appelles-tu? (Tu tutoies tout le monde comme ça toi? OUI, moi aussi)
  • Comment s’est passé ton week-end?
  • Quoi de neuf?
  • Veux-tu du vin?
  • Depuis combien de temps vis-tu ici?

Nous on dit:

  • Quelle est ton histoire?
  • Qu’as tu fais aujourd’hui?
  • Quelle est le truc le plus étrange à propos de l’endroit où tu as grandi?
  • Qu’est ce qui t’es arrivé de plus intéressant au travail aujourd’hui?
  • Que signifie ton prénom? Qu’aimerais-tu que ton prénom signifie?
  • Quelle a été la plus belle journée de ta semaine?
  • Si tu devais me donner trois des petits bonheurs de ta journée , lesquels tu retiendrais?
  • A ton avis qui est la personne la plus chanceuse dans cette pièce?
  • Elle te rappelle quoi cette maison?
  • Si tu pouvais te téléporter en un clin d’oeil maintenant, tu irais ou?

Pour briser LA MALÉDICTION DU MIROIR

Quand on en vient à utiliser des lieux communs, c’est souvent dû à un phénomène de miroir. Les gens veulent être  polis. On leur a assez répété depuis qu’ils sont tous petits. Donc ils acquiescent, et au mieux répètent ce que tu dis comme ça c’est sûr qu’ils sont d’accord avec toi, et qu’ils ne se tromperont pas.

Jean-Pierre: Il fait beau hein.

Jean-Claude: Ah oui, il fait beau hein.

Tu vois? En répétant ce que lui a dit Jean-Pierre, Jean-Claude a bien suivi la norme sociale. Mais il a aussi stérilisé la conversation et raté un moment qui aurait pu être amusant. Jean-Claude doit apprendre à pratiquer l’art de sortir de la pièce commune pour prendre des sentiers pas battus. Il aurait pu dire:

Jean-Pierre: Il fait beau hein.

Jean-Claude: Ils ont dit à la radio, qu’il fait le même temps aujourd’hui que le premier jour des évènement de Mai 68. Enfin en admettant que ça ait vraiment eu lieu.

Tu vois? Maintenant Jean-Pierre et Jean-Claude se parlent vraiment de façon animée. On sous-estime le pouvoir des propos absurdes parfois.

Pour briser la malédiction de LA CONVERSATION qui pue l’ENNUI:

Il y a des solutions pour briser cette malédiction. Tu peux passer ton tour sur les réponses attendues et passer tout de suite au niveau de conversation suivant.

Quand ils disent:

  • Gérard: Comment s’est passé ton voyage?

          Pierre-Huguette: Bien, merci.

 

  • Cynthifer: Il fait chaud aujourd’hui!

          Brandina: Ah, oui il fait drôlement chaud aujourd’hui.

 

  • Roberto: Quoi d’neuf?

          Mikeline: Et toi? Quoi d’neuf?

Nous on dit:

  • Gérard: Comment s’est passé ton voyage?

          Pierre-Huguette: Magnifiquement BIEN! Et bien figure-toi que contre toute attente une fois qu’on a passé la barrière des nuages il faisait un temps magnifique là-haut. Et même que j’ai vu l’ombre de l’avion se projeter sur les nuages et un arc-en-ciel au-dessus des nuages!

 

  • Cynthifer: Il fait chaud aujourd’hui!

         Brandina: Dans cette dimension, effectivement oui.

 

  • Roberto: Quoi d’neuf?

          Mikeline: Bah écoute j’ai appris hier un truc de dingue. Il paraît que trop réfléchir nuit à la santé. L’excès de réflexion produit des problèmes à partir de rien et mène à des désaccords entre les personnes. Sur-analyser les situations et les évènements ne conduit qu’à produire du stress et de l’anxiété, et jamais de décisions rationnelles. T’en pense quoi?

ALLEZ viens avec moi! Prends ton cheval doré à la crinière qui vole au vent et allons combattre les pensées pré-mâchées. Les idées toute faites, pas sur mesure du tout et les conversations qui te laissent sans voix tellement il y manquait le son. Transformons les lieux communs qu’on aligne sans conviction en GRANDES CONVERSATIONS. Tu ne peux pas savoir lesquelles de tes idées vont essaimer mais dans le doute, sème à tout vent, les meilleures d’entre elles. Si ça se trouve tu as en face de toi la meilleure personne au monde pour la faire germer.

Enfin j’ai une BONNE nouvelle pour toi. C’est le retour des nouvelles du BONHEUR. Ça m’a trop manqué cet exercice quotidien pour muscler mon OPTIMISME. Bon , comme c’est l’été je ne vais pas te faire de promesses exagérées. Les Nouvelles du BONHEUR ce sera en pointillé. Ça arrivera au moment où tu ne t’y attend pas. LES SURPRISES ça apporte encore plus de joie.

Et si tu n’es pas encore inscrit, tu peux le faire aujourd’hui:

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This excerpt is adapted  from What to Talk About: On a Plane, at a Cocktail Party, in a Tiny Elevator with Your Boss’s Boss by Chris Colin and Rob Baedeker (Chronicle Books).

6 réflexions au sujet de “Les lieux communs”

  1. Coucou ! (c’est l’oiseau qui parle…)

    En lisant l’article j’ai pensé à un souvenir qui me revient régulièrement, comme quelque chose à ne pas oublier si je perd mon chemin. . .

    Un jour un garçon (d’une vingtaine d’années si je me souviens. . .) nous a posé la question suivante à mes amis et moi:

    “Dans quoi est-ce que tu te réalises ?”

    Non pas “qu’est ce que tu fais dans la vie ? Quel métier fais-tu ? Tu bosses dans quoi ?”. . . (ces questions m’ont toujours fait l’effet d’un grille-neurones ou congélateur d’ambiance…)

    Et nous avons passé une superbe soirée à voyager…

  2. On doit lire les mêmes! 🙂 Ne t’inquiète pas le Magasin de Mots est appelé à grandir et Bordeaux est une ville ou je prévois d’en ouvrir un autre! Alors un jour tu pourras pousser la porte du Magasin de Mots de Bordeaux!

  3. Bonjour Gaëlle,
    J’aime beaucoup te lire, ta philosophie de vie me fait du bien en ce moment précis de ma vie, je crois que ce n’est pas par hasard si j’ai vu une de tes publications sur Facebook et que je me suis abonnée à ta page puis à ta newsletter. Je suis en pleine recherche de mon moi, je lis des livres de développement personnel, toujours très positifs et je retrouve souvent dans tes propos des expressions que j’ai lues dans ces fameux livres.
    Bref, je trouve ton idée de magasin des mots merveilleuse, je regrette juste d’être si loin (Bordeaux) et de ne pas pouvoir y venir pour sentir l’odeur des salles de classe de notre enfance (ni goûter aux pâtisseries de ton associée) J’espère voir plein de photos sur ton blog et par la suite une boutique en ligne.
    Bravo en tout cas pour ton audace, ton courage et ta bienveillance …
    A bientôt.

    Sandrine

  4. Je comprends très bien et c’est tout à ton honneur de penser ainsi. mais ce qui est vrai pour toi UNE fois dans la journée ne l’est plus pour moi au bout de la 42 ème fois ou j’entends dans la journée quand je travaille à la Médiathèque “Oulalala il fait chaud hein comment vous faites”. parfois ça me mets même en colère que les gens fassent l’économie de l’empathie. Comment je fais? Est-ce que j’ai le choix? ET ce n’est pas d’avoir chaud qui est le plus pénible c’est de répondre 42 fois de suite à cette question. Même si je sais bien qu’elle est dirigée par une volonté de communiquer. Mais me tendre le bâton et m’encourager à me plaindre n’est pas une bonne façon d’amorcer une conversation avec moi 🙂
    Mais je suis de mauvaise humeur ces temps ci.

  5. Ah les fameux lieux communs et les soucis de météo ! J’avais entendu une émission où un sociologue expliquait que tous ces petits échanges sans grande importance sur la météo, étaient en fait un important lien social. Ce sont des points de départ qui déboucheront peut être sur une véritable conversation. Il ne faut donc pas les négliger. Pour certaines personnes cela fonctionne un peu comme des rituels qui rassurent.
    En écrivant cela je pense à ma voisine qui se promène chaque jour avec son vieux chien. Quand je la croise, après le bonjour de politesse il y a toujours la fameuse question météorologique puis nous enchaînons sur la famille, le travail, les nouvelles du village … selon le temps que nous avons. Je les trouve beaux ces petits moments.

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