Ce que je vais t’écrire aujourd’hui il faut que tu le prennes et le comprennes comme je te le donne. Je n’ai pas à te dire ce que tu dois faire (ce serait un peu Le Roquefort qui dit au Camembert qu’il pue ) mais ce que j’aimerais que tu retiennes de ce que je vais te raconter, c’est que C’EST POSSIBLE. Et que si ça l’a été pour moi, ça le sera pour toi. Ça ne se situera pas forcément dans le fait de rencontrer Anna Gavalda. Mais l’idée est là. Je préfère te prévenir ce post va être complètement dénué d’objectivité. Et OUi je me la pète un peu mais PUTAIN!!! ANNA GAVALDA bordel. Alors voilà. Anna je ne sais plus comment je l’ai rencontré la première fois. Sûrement grâce à:
Puis comme tout le monde j’ai vu et lu Je l’aimais.
J’ai du mettre un peu de temps à lire ENSEMBLE c’est TOUT. Parce qu’elle devenait célèbre et que je faisais ma snobinarde. Mais je pense que je n’ai pas pu résister longtemps à sa couverture arc-en-ciel en pastel secs.
ET puis il y a eut la révélation. Tu sais le LIVRE qui arrive au bon moment dans ta VIE. Celui qui te sauve et te transporte hors de ta tête pour un moment. C’est celui-ci.
Pour l’avoir conseillé un nombre incalculable de fois et avoir entendu autant de fois que les gens n’avaient pas réussi à y rentrer, je sais que ce n’est pas son livre le plus évident. Mais putain, qu’est ce qu’elle le dit bien. C’est mon amie Aline qui me l’a offert. Je venais d’être quittée. Contre toute attente. Au bout de trois mois d’une histoire qui ressemblait EXACTEMENT à ce que j’appelais l’AMOUR. (Je peux te rassurer tout de suite c’était par Julien, mon amoureux avec qui je fais désormais ma vie. L’histoire se finit bien). Les 200 premières pages décrivent tellement bien cet état de latence dans lequel tu es quand cette personne n’est plus là pour te regarder. Quand tu dois continuer à te lever, à respirer, à manger, à vivre sans elle. Sans son regard sur toi. Quand tu n’as pas encore appris à être à l’origine de ton propre bonheur. Ce n’est pas ce qui arrive au personnage mais il est en veille dans sa vie. Il a tout éteint. AU début du livre. Mais le propre des livres d’Anna Gavalda c’est qu’il partent de la pénombre (jamais du noir total) pour aller vers un belle lumière d’été qui chauffe et réchauffe. CE LIVRE c’est celui où je l’ai rencontré au travers de sa façon d’écrire sa vision de la vie.
J’y ai reconnu quelque chose auquel j’aspirais sans doute.
EN 2010 je travaillais encore à la Médiathèque Jeanne Mas. (Elle ne s’appelle pas vraiment comme ça). Nous allions fêté les 10 ans de la Médiathèque. Je travaillais au Service Animation et ma directrice m’avait chargé de m’en occuper. En réunion d’équipe nous avons fait la liste des auteurs que nous aurions adoré avoir comme Parrain ou Marraine de l’événement. La première de la liste c’était Anna Gavalda. Tous mes collègues ont dit:
Oh bah laisse tomber on l’aura jamais.
Moi je me suis dis: en tous cas, ça ne coûte rien d’essayer.
Je veux dire c’est vrai je n’avais rien à perdre. Et puis de ce que j’avais senti d’elle dans ses livres, je me suis dit qu’elle sentirait le fait que je l’aimais sincèrement. Enfin il y a un principe que tu appliques peut-être déjà. Mais si ça n’est pas le cas je gage que ça va te servir. J’avais déjà arrêté de considérer qu’il y avait des gens inaccessible où mieux que moi. Lis moi bien. Je ne te dis pas que je me sens égale à Anna Gavalda mais si en fait. Et à Gérard buraliste, et à Johnny Depp, et à Simone ma voisine. C’est à dire que j’admire certaines personnes pour ce qu’elles sont profondément mais que ça n’a rien à voir avec leur statut dans la société. Il y a juste des gens qui sont un tous petits peu plus compliqués que d’autres à toucher.
Alors je me suis dit comme ça Anna Gavalda elle doit recevoir un tas de courrier. DONC je vais lui envoyer une boîte sous forme d’ART POSTAL qui ressortira dans le tas de courrier. Dedans je lui ai raconté comment je l’aimais et que ce serait vraiment génial qu’elle accepte d’être la Marraine des 10 ans de la Médiathèque.
J’ai envoyé et oublié. Et puis un jour. Après le rangement je suis redescendue dans mon bureau. Dessus il y avait une lettre qui m’était adressée. Tu connais les administrations j’ai eu de la chance qu’elle n’ait pas été ouverte. J’étais catégorie C. Ça autorisait ma hiérarchie à ouvrir les colis surprises d’anniversaire de mes collègues. C’était ELLE.
Elle avait fait un joli dessin au crayon de papier. Et elle disait:
Comment dire non à une telle proposition.
Anna
J’ai poussé un cri qui a résonné dans toute la Médiathèque. Ce jour là, ma collègue Elisabeth qui était le plus pessimiste de toutes les filles que j’ai rencontré, m’a même concédé un:
Bah alors là, si tu y es arrivé c’est que tout doit être possible.
Je te passe la suite. Je te résumerais la situation par: LA CONNERIE D’UNE ADMINISTRATION incapable de saisir ce qui se passait. Anna Gavalda venait gratuitement parrainer l’événement. Je te passe ma collègue qui m’a demandé de la faire chier pour savoir comment elle venait afin de lui rembourser son trajet. Les élus qui voulait faire un grand repas officiel. Ce qu’elle a refusé pour manger un plateau repas dans la cuisine.
Le jour J elle est arrivée. Grande, blonde, mince, garçonne avec un sourire coquin de petit garçon.
Elle a raconté. Pendant deux heures. D’où elle venait. Qui elle était. Qu’elle avait commencé à écrire en gagnant un concours d’écriture dans sa Médiathèque. D’où son attachement à ces lieux. Comment ses livres commençaient simplement par un personnage qui s’imposait à elle. Dans La Consolante par exemple c’est Charles Balenda qui est arrivé en premier. ET elle était bien embêtée qu’il soit architecte, parce qu’elle n’y connaissait rien elle en architecture. Elle a expliqué qu’elle traduisait STONER. Qu’elle était en retard dans la traduction, mais qu’elle y tenait beaucoup à ce livre. Celui-ci je ne l’ai pas tellement aimé. Parce qu’il lui manquait ce que j’aime chez Gavalda. La lumière qui vient éclairer l’ombre. Mais je crois que j’ai compris pourquoi elle l’avait autant aimé. Sûrement parce qu’il faisait quelque chose que par chance elle ne sait pas faire. Montrer la vie dans ce qu’elle peut avoir d’absurde et de cruel.
ET puis après ça, elle a rencontré les gens. Mais VRAIMENT. Elle n’a pas demandé: C’est pour qui? Inscrit un prénom à la va vite sur la page de garde et au suivant. Non. Elle a écouté les gens lui raconter des choses comme ça:
C’est pour ma fille. Jusqu’à il y a peu on étaient fâchées, mais on vient de se retrouver.
Elle a fait un dessin à la main pour chacun. Elle a pris le temps. Et j’étais tellement tellement contente de ne pas m’être trompée. Quelqu’un qui écrivait comme ça, était forcément quelqu’un de bien.
Et puis il y a eut ce moment clef pour moi. Ou elle m’a regardé. A cette époque là, je n’avais encore aucune amorce d’idée de ce qu’était MON PROJET. Du fait que je n’allais pas rester fonctionnaire et que j’allais me réaliser. Mais elle, elle m’a regardé et elle m’a dit en rigolant:
Mais toi, tu ne feras pas ça toute ta vie
De ces paroles qui te servent ensuite de direction. D’incantation. Si elle qui était tellement juste et axée avait vu ça en moi, alors c’est que sûrement ça devait y être.
Je te passerai le Maire qui s’est comporté comme un sagouin et qui a attend une heure avant de venir la saluer. J’ai fini par lui demander d’excuser tout ça à la fin de la journée. Cette mascarade pas très bien orchestrée. Elle a rigolé! Elle m’a dit:
Tu sais une fois on m’a remis une Médaille d’honneur sur laquelle était gravée ANNA GLAVADA. Alors ce n’est vraiment pas un problème, j’ai l’habitude.
Et puis après on s’est écrit de loin en loin. Une fois ou deux par an. Comme la fois où elle m’a envoyé cette boîte là.
Et hier en rentrant du parc où j’avais mangé une glace Bergamotte-Chocolat avec mon amie Steph j’ai trouvé une lettre sur mon bureau au Magasin de MOTS. J’ai été étonnée. Je n’attendais pas de courrier. Je l’ai retournée. J’ai vu l’adresse de l’expéditeur. J’ai eu le souffle coupé. Je l’ai serrée contre mon COEUR. Une lettre comme ça, une par an suffit vraiment. Parce que quand une Magicienne des MOTS comme elle, prend le temps de t’écrire tout ça, tu sens une gratitude immense qui t’envahit. Et tu pleures de JOIE.
Voilà. Alors j’espère que ce que tu retiendras de ça, c’est que c’est POSSIBLE aussi pour TOI. Après ça, pas mal de collègues bibliothécaires m’ont contacté pour me demander comment j’avais EU ANNA GAVALDA. AHAHAH. Tu noteras déjà les MOTS MOCHES qu’ils emploient. Anna GAVALDA je ne l’ai pas eu je l’ai rencontré. Comment tu peux expliquer à quelqu’un la notion de sincérité?
Et le fait que grâce à elle, rien ne peut t’arrêter?
C’est une amie qui m’a fait découvrir Anna Gavalda, et je l’en remercie encore. Et grâce à toi je vais m’y remettre rapidement.
J’adore….passionnément ! Quelle belle histoire !!Comme quoi tout arrive, il suffit d’y croire, de le tenter, de le vouloir ! Merci Gaëlle !
C’est une belle histoire, une histoire qui fait vibrer et qui émeut. Et pourtant… c’est si simple et si sincère ! C’est donc ça le secret-pas-secret ! Merci d’avoir partagé cette histoire.
Bise claquante à toi. Porte-toi excellemment bien !
Pwoua ben dis donc quelle histoire ! C’est fou 🙂
Je crois aux fées !
wahouhh ! alors tout est possible ? 😉
Merci pour ce partage Gaëlle, merci de croire et oser et créer de la magie <3
Tellement de tendresse, de délicatesse parlent aux neurones de mon coeur..
J’ai encore autant de larmes à te lire, tellement OUI comme tu dis il ne faut jamais abandonner ses rêves et ses espoirs! Tu me donnes des étoiles dans les yeux, dans le bidon et surtout dans mon coeur. À bientôt et MERCI de nous faire partager tes petits bonheurs.
MERCI MERCI MERCI!!!
Alors j’y crois aussi, ce à quoi je rêve sans oser vraiment, merci Gaëlle, pour cette jolie confidence, pour cette belle rencontre, merci de nous ensoleiller le coeur !
J’ai ces quatre livres moi aussi, sur une étagère bien accessible, pour les relire de temps en temps… ceci pour dire à quel point je te comprends.
Merci pour cette belle rencontre entre fées
A bientôt !