[ATELIER] Mon CARNET MAGIQUE

Avant que les fonds du Pass Culture ne soient gelés (CF cette émission, si tu veux des infos) j’ai été invité dans

le cadre des NUITS de la LECTURE

a animé un ATELIER au lycée professionnel qui se trouve approximativement à 300 mètres de chez moi. Bon c’était pas le nuit, mais ça c’est pas important. Comme la grande thématique était de travailler sur la question du PATRIMOINE on a décidé de faire fabriquer un CARNET aux élèves. Tu ne vois pas le lien direct? Je vais t’expliquer plus bas. J’ai donc pris ma PRESSE sur les bras (& pas sous le bras vu qu’elle pèse au bas mot 80 kilos) et toutes mes petites affaires à paillettes pour m’installer le temps d’une journée au Lycée Professionnel Bertrand Schwartz

C’est leurs profs de Français et leur prof d’anglais qui étaient à l’origine du projet. En plus de leur matières, ils travaillent aussi avec les élèves sur leur orientation. Alors dans ma p’tite caboche, j’ai fait le lien

Patrimoine + Orientation

(ATTENTION accroche-toi au pinceau, je retire l’échelle), j’ai décidé qu’on allait faire

des CARNETS MAGIQUES

pour que les élèves enquêtent auprès des adultes autour d’eux:

  • pour savoir quels étaient leurs RÊVES quand ils avaient leur âge.
  • Pour savoir s’ils les avait réaliser.
  • & si NON, pourquoi ce n’était pas le cas?

J’ai quand même préparé plusieurs TEXTES possibles à imprimer pour la couverture de leur carnet

(pour qu’ils aient le CHOIX) : 

MA lignée des rêves pour aligner les miens
Le CARNET sur lequel je note les rêves que je veux réaliser
MON CARNET MAGIQUE

ON est d’accord qu’en terme de COULEURS je savais que ça n’était pa sles couleurs parfaites pour une majorité de p’tits gars en élec, mais j’ai fait ce que j’ai pu. L’ATELIER a été validé 5 jours avant, donc j’ai pris les 80 CARNETS que j’ai pu trouvé. Mais en Bone Vosgienne, j’ai quand même privilégié les CARNETS des Papeteries CLAIREFONTAINE parce que c’est du BON Papier & que l’usine se trouve à 10 minutes de là où j’ai grandi (même s’il n’est plus tout à fait produit sur place). 

J’ai préparé la salle. J’ai disposé mes “machines à l’ancienne” comme ils disent, quand ils rentrent dans la salle. & j’ai admiré le levé du soleil, le lycée étant situé sur les hauteurs de Pompey, ça faisait

un BEAU CADEAU

pour commencer la journée. 

Je leur ai imprimé les TEXTES qu’ils pouvaient choisir. Parce que c’est

RIGOLO

d’essayer de leur faire deviner en leur faisant lire à l’envers sur la presse, mais il faut aussi penser à ceux qui savent moins bien lire & à tout ceux qui ne sont pas imprimeurs TYPO (comment ça, on peut faire le choix d’un autre métier?)

& puis ça a sonné. La première classe est arrivée. j’ai vu 6 classes d’environ 12 élèves tout au long de la journée. En général, je commence par leur demander s’ ils savent pourquoi ils sont-là. Parce que ça me fait marrer de les voir mollement remuer la tête pour la plupart en avouant que “Nan”. 

Bon, y en a toujours un qui a un peu suivi ce que leur prof leur a dit et qui situe à peu près l’idée. Ensuite, je leur explique que je m’appelle Gaëlle, pas Madame &  je suis

IMPRIMEURE TYPOGRAPHE,

que c’est MON métier. 

& puis je leur demande s’ils savent comment on faisaient les LIVRES, il y a très longtemps. Avant l’imprimerie. Ils me répondent qu’on les faisaient à la main en faisant le geste comme s’ils tenaient une plume.

Je leur dis que BINGO, & que du coup les livres coûtaient très, très chers à faire et que le savoir était cantonner aux Religieux et aux gens qui avaient de l’argent.

Ensuite, je leur explique qu’un jour il y a des p’tits malins qui ont réfléchis à une façon de reproduire à plus grande échelle les textes. [Alors t’auras compris si tu cherches des précisions historiques et des termes ampoulées à propos de l’impression typographique t’es pas au bon endroit. Pareil pour les règles dans les règles. Moi les règles typos elles me servent surtout à savoir ce qui se fait déjà et depuis très longtemps]. 

C’est le moment où je leur sors une CASSE TYPO. & où je leur demande de l’observer pour me dire s’ils voient quelque chose de particulier dans ces caractères d’imprimerie?  & s’ils ne trouvent pas, je leur sors un “R” ou un “S”. Enfin des lettres où ça se voit quoi.

& toi, tu aurais répondu quoi? 

& puis je demande qui veut essayer, pour arrêter de Blablater et qu’on FASSE ENSEMBLE. C’est toujours plus parlant. Il y a toujours un plus enthousiaste ou un p’tit qui fait le kéké qui se propose pour faire la démonstration. 

Les autres élèves viennent regarder. Je lui montre comment étaler l’encre avec le rouleau caoutchouc-hibou-caillou. Comment encrer les caractères d’imprimerie. Je leur explique que j’utilise des encres diluables à l’eau. Parce que je suis un peu faignasse et que s’il fallait nettoyer mes rouleaux avec des solvants, je n’imprimerai jamais. & puis surtout, c’est plus écolo. Mais je leur dit de remonter leur manche quand même (AH AH “se remonter les manches” quoi!) et je demande aux jeunes filles toutes vêtues de blanc de faire gaffe à leurs vêtements. Parce que ça part à la machine à laver, mais sait-on jamais je m’en voudrais qu’elles repartent tâchées et fâchées. 

Ils posent ensuite la couverture qu’ils ont choisi pour

leur CARNET MAGIQUE

Je leur prépare un choix variés de papiers. Différentes textures, différentes couleurs. Ça c’est pour que le résultat soit à l’image de ce qu’on est.

Divers et varié.

C’est à dire qu’avec un nombre de possibilités techniques limitées chacun(e) repart avec SON CARNET à lui. Dans les couleurs et les textures qu’il a choisi. En gros, on fait tous

la même chose ENSEMBLE

mais on respecte les particularités et les goûts de chacun. & c’est ce qui me plait infiniment avec cette technique. C’est qu’elle est est comme UN PIXAR. Il y a toujours plusieurs niveaux de lecture de ce qu’on dit. Un peu comme quand je leur explique devant leur mine parfois désappointée que:

“NAN l’imprimerie c’est comme nous ça ne serai jamais parfait mais que c’est ce qui rend le résultat attachant. Parce que c’est EUX, qui l’ont fait”. 

Sous tes yeux

le MOMENT EXACT

où j’arrive à récupérer ceux qui me regardaient jusqu’alors avec un air circonspect. Bah OUAIS parce que ça ne demande pas une force de ouf’, mais ça demande de pousser fort. Et il y a un moment où ça bloque un peu. C’est le moment où le rouleau appuie sur les caractères et sur le papier. Tu as tous les styles. 

La p’tite meuf qui trouve direct le bon geste et qui fait ça comme si elle avait fait ça toute sa vie. 

Le p’tit kéké qui se retrouve un peu con avec le rouleau bloqué, parce qu’il a cru bon de le faire en utilisant une seule main, vu qu’il est un BONHOMME

et qu’il est fort. 

Tu penses bien que c’est pas pour me déplaire alors de pousser le rouleau tout simplement pour lui montrer qu’il ne s’agissait pas de force mais d’habileté à comprendre le geste. 

& puis,

il y a 

le premier

MOMENT OUAHOU!!!

Ensuite, je finis de leur attraper le COEUR avec ma technique. Je les emmène vers le coin où j’ai préparé

MES POUDRES MAGIQUES

& je leur montre comment rendre encore plus MAGIQUE ce qu’ils viennet d’imprimer. 

 

& là, crois-moi ça fait

OUAHOU x3

autour de moi.

& puis vient le moment de faire

le montage de leur couverture

sur le CARNET qu’ils ont choisi. 

Parfois c’est comme nous ça fait des MOTS un peu FLOUS.

Il y a deux écoles dans ce cas-là il y a ceux qui sourient et qui disent :

“OH c’est pas grave” et qui le sert contre leur COEUR quand même.

Il y a ceux qui prennent un air chiffonné. Comme si cette impression qu’il trouve ratée, ça parlait d’eux. Alors dans ces cas, on le refait! ET devine quoi? Souvent il ne sont pas ravis de l’impression suivante non plus. ET je devine que si on en faisait 10, ça n’irait toujours pas.

Mais c’est pas toujours aisé de satisfaire TOUS les participants. 

Comme je ne peux faire passer qu’un ou deux élèves en même temps sur la presse, il faut toujours que je prévois une autre chose à faire en même temps. En général et quand on a un peu plus de temps je leur fait faire une Illustration en LINOGRAVURE. mais là, j’avais une heure par classe dont je leur ai emmener

mes MACHINES à écrire

(c’est pas pour me vanter mais je voulais me vanter je te dirais que j’en ai 11). 

& bah tu veux que je te dise

(OUI sinon t’aurais arrêtée de lire mon bla bla depuis longtemps) 

LES MACHINES à ECRIRE

avec les ados, c’est les machines du MIRACLE. Si jamais tu as des ados dont tu crois qu’ils n’aiment pas écrire. Ou qui sont assez inattentifs à la façon dont ils le font, met leur des Machines à écrire sous les doigts. 

Bon, ça implique de rigoler un peu, parce qu’au début ils tapent sur le clavier comme ils le feraient sur un clavier d’ordinateur. Du coup, ça écrit rien du tout. Et puis il faut leur expliquer comment passer à la ligne. 

Et puis il faut leur expliquer comment faire les MAJUSCULES (comme sur un ordi, là pour le coup)

Et puis il faut leur expliquer que:

“AH BAH NON ON ne peut pas effacer. Si on se rate il faut tout recommencer ou raturer. Mais qu’avec une machine à écrire nos erreurs se voient. 

(c’est pas un monde merveilleux ça? Quel temps on gagnerait si on se montraient nos erreurs, tu ne crois pas? ). 

& puis voilà, tu vois je ne te mentais pas. Avec quelques possibilités on arrive à une farandole de CARNETS.

Chacun le sien. 

Regarde comme elle m’a autorisé à publier la photo et qu’en plus elle a l’air bien contente je ne voulais pas me priver de te montrer cette QUEEN-là avec

le CARNET MAGIQUE

qu’elle s’est fabriqué. 

& un des trucs que j’aime c’est leur laisser du matériel à disposition. & de voir ce qu’ils font avec. J’veux dire quand ils ne me retournent pas tout. Mais ça n’arrive que très rarement dans les lycées (c’est plus les adultes qui font n’imp’ sur les ateliers ouverts à tous). Les lycéens pros, souvent ils sont archi-bien briefés sur le fait de ranger, de laisser la salle propre après l’atelier. comme quand ils vont bosser quoi. 

L’accueil, les profs, les élèves, le RESPECT des élèves par les profs, la rémunération tout était chouette.

C’était VRAIMENT une super journée.

& sache que je ne refais quasiment JAMAIS le même ATELIER. Alors si tu as envie qu’on en invente un pour l’endroit & les gens avec qui tu travailles, & bien :

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