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L’histoire de la Petite Personne-Partie 1
L’histoire de la Petite Personne-Partie 2
L’histoire de la Petite Personne-Partie 3
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L’histoire de la Petite Personne-Partie 1
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L’histoire de la Petite Personne-Partie 2
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L’histoire de la Petite Personne-Partie 3
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L’histoire de la Petite Personne-Partie 4
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Pis elle a continué à avancer. Elle n’était toujours pas très bonne, pour se coiffer. En vrai, elle ne comprenait pas très bien ce qu’on lui demandait. Parfois elle croisait sur son chemin un Bof, qui en lui montrant des photos du temps d’avant, lui faisait comprendre comment faisaient les Grands-Gens et les Pas-Marrants, pour se coiffer. & pourquoi ils le faisaient. Comment ils s’étaient retrouvés, à bien se peigner. & ses Bofs, lui parlaient aussi de Sages-Gens-Sages, qui savaient qu’ils ne savaient pas. & ça, ça ne l’aidaient pas à se coiffer. Mais ça l’aidait de se dire qu’un jour, il y avait eu des GENS-Autrement, que des Grands-Gens et les Pas-Marrants. Elle avait toujours son chat Roux tigré. Mais il commençait à beaucoup, beaucoup l’empêcher de respirer. C’est comme si elle faisait une allergie à ce qu’il était. Quand il était trop près, elle n’arrêtait pas d’éternuer.
REUTEU-REUTEU-REUTEU-REUTEU, ça faisait. Et puis, elle avait de plus en plus de mal à respirer. Elle avait tout peint ses jeveux en noirs. Elle avait mis des trucs sombres dedans, mais qui brillaient d’un éclat altéré. Elle avait aussi mis un galet dans sa poitrine. Ça n’était pas très pratique & ça n’aidait pas trop à avancer. C’est le moment où la Petite Personne sans son Petit Bonhomme Liberté, a rencontré le Chat noir avec ses yeux jaunes couleur d’espoir. Elle n’avait pas du tout décidé de l’adopter ce chat-là. Parce qu’elle en avait déjà un. Même s’il l’étouffait. & aussi parce que la Petite Personne, quand elle adoptait un chat, elle savait à quoi elle s’engageait. Mais elle croisait le Chat Noir. Tout le temps. Parce qu’ils allaient au même endroit pour gagner de l’Art-gens. Ce n’était pas encore à proprement parler une vie de Grand-Gens & pas du Tout une vie de Pas-Marrants (même si la Petite Personne, elle y pensait à devenir un Pas-Marrant. En tout cas, elle caressait l’idée en caressant le Chat Roux tigré qui l’étouffait). Ce n’était pas encore une vie de Grand-gens donc, mais ça commençait sérieusement à y ressembler. Même si pour se faire croire que ça n’était pas le cas, elles et les gens à côté de qui elle s’asseyait, lâchaient leurs jeveux à intervalles réguliers. Dans les jours de la fin de la semaine, c’était, leur avait-on dit, plus approprié de le faire à ce moment-là, & dans des endroits fait pour ça. Donc le Chat noir se frottait. Ronronnait. Racontait des histoires de Liberté à la Petite Personne. Et elle sentait ses jeveux frétiller, bien qu’attachés. & elle avait très envie de retrouver son Petit Bonhomme. Elle ne s’était même pas aperçu qu’il avait disparu. Mais maintenant, il lui manquait.
& puis, elle avait quand même toujours une mèche qui dépassait. Cette mèche-anomalie, qu’elle n’arrivait pas à dompter.
Le chat noir lui, ça l’attirait cette mèche non domptée.
Alors, il lui fit deux cadeaux.
Il lui offrit une BONTRE & un Broyeur de cœur.
C’était, lui dit-il, deux cadeaux associés. Il fallait prendre les deux, ou rien. C’est comme ça, que ça marchait.
La petite Personne, choisit de prendre le tout. La Bontre qui faisait TIC-TAC. La Bontre dont le TIC-TAC augmentait, à chaque fois que ses jeveux étaient lâchés. & le Broyeur de cœur, qui était une machine étrange. La Petite Personne n’en avait encore jamais vu une aussi compliquée. Le Broyeur de cœur était fabriqué à partir d’une espèce d’alliage secret. Il y avait dedans, des peurs de ne pas être aimée, des peurs d’être abandonnée. Des peurs de ne pas comprendre ce qu’il lui arrivait. Des peurs de toutes les couleurs, qui une fois rassemblées faisaient un drôle d’objet. Un broyeur de cœur. C’était bizarre. Parce que le Broyeur de cœur, fabriquait une drôle de matière, d’une couleur & d’une odeur infâme. Mais à bien y regarder, au milieu de cette matière infâme, il y avait des petits points lumineux qui brillaient. Quand la Petite Personne s’est habituée à l’odeur & à la matière immonde que le Broyeur de cœur fabriquait partout où elle allait, elle se mit à s’approcher. & ces petits points lumineux dans la matière immonde, c’était des Graines Magiques du plus bel effet. Elle se trouvait bien bête avec ça dans la main, au milieu de cette matière immonde qui puait. Elle ne savait pas bien quoi en faire. Elle restait comme ça debout. Absente à tout ce qui l’entourait. Anesthésiée par l’odeur qui la poursuivait depuis des années. Mais sur son épaule, à nouveau, son petit Bonhomme appelé Liberté. & puis un bruit, c’était tellement petit, qu’elle ne l’entendait jamais. Mais dans le silence, parfois elle se mit à entendre le petit bruit:
Tic-tac…tic-tac….
puis le bruit grandit :
TIC-TAC TIC-TAC
Elle mit la main dans sa poche intérieure, & elle trouva la Bontre, qu’elle avait eu en cadeau, avec le Broyeur de cœur. Tout comme la Boussole qu’elle avait eu, quand elle était encore une Toute Petite Personne, elle indiquait, sans qu’on ne puisse s’y tromper, la DIRECTION du COEUR.
& c’est là, qu’elle décida de planter les Graines Magiques, qui brillaient. Dans son cœur broyé.
& c’est là, qu’elles commencèrent à pousser. D’abord la coque des Graines fut percée par un tout petit germe discret. & puis, quand la Petite Personne & son petit Bonhomme nommé Liberté, se mirent à chercher comment les faire pousser, elles se mirent à grandir, grandir. Sans plus s’arrêter. & comme la Petite Personne se renseignait dans les LIVRES, elles se rendirent compte que les Graines Magiques poussaient mieux quand on les aérait et qu’on les laissait prendre le soleil & la pluie dehors.
Alors la Petite Personne & son petit Bonhomme qui s’appelait Liberté se rendit sur le pas de la porte. Elle prit sa valise MAGIQUE, qui l’attendait. Elle ne savait pas ce qu’il y avait dedans, mais elle avait confiance. Elle se dit que ça suffirait. Elle sortit sur le pas de la porte.
Elle vit un arc-en-ciel, puis les nuages s’écarter.
Et les plantes nées des Graines MAGIQUES, se mirent à grimper, grimper depuis son cœur jusqu’à ses jeveux. & tout ça se mélangeait. Jusqu’à lui faire une coiffure très encombrante. Mais facile et légère à porter. Sa coiffure à elle. Elle l’avait enfin trouvé.
FIN.
Si tu as trouvé ta coiffure à toi, je serais curieuse de savoir comment elle est?
Si cette histoire t’a parlé & si jamais tu mets seulement le doigt sur le fait que tu es une Fée, je t’encourage vivement à t’inscrire à ma Newsletter.
Magique, comme d’habitude. Merci Gaëlle.