La poésie sauvera le monde. A commencer par mon monde.
Jeudi, alors que je pleurais la tête dans mes bras, suite à un coup de fil de la Banque, j’ai fait ce que je fais dans ce cas là. J’ai écris à Nac’Imagine. Parce que c’est mon ami. Et parce qu’on a décidé de partir explorer le Merveilleux, non pas ensemble, mais en même temps. Je lui ai écris parce qu’il a les mots. Je lui ai écris mon désespoir. C’était pas grand chose. J’attends de l’argent de la part d’administrations, qui n’ont pas cru bon de me prévenir que je n’avais pas mis le bon intitulé à ma facture. & ce, pendant un mois. Aussi quand je me suis inquiétée Soeur Anne de ne rien voir venir, j’ai été prévenue que ça reportait le paiement à un mois. Bah oui, ils ne sont pas comme ça dans la FP. Du coup, ma banquière m’appelle pour savoir quand ça viendra. Malgré deux ans de comptes propres, & dans une situation exceptionnelle qui a consisté à changer de local pro. & là, j’entends le slogan de cette même banque:
Parce que le monde bouge, mon Q oui.
& parfois un petit rien comme ça, suffit à me mettre par terre. Je remet tout en cause. Je me dis que tout ça ne sert à rien. Je me demande sincèrement pourquoi je ne peux pas faire comme la majorité. Pourquoi je n’ai pas réussi à garder un travail bien chauffé, bien payé, bien sécurisé. Je me dis que je ferais mieux de laisser tomber tout ça, mes lubies. Ma croyance que le monde a besoin de ce que je fabrique. Un petit peu. Je me dis que tout ça ne sert à rien. Je me demande à quoi ça sert d’encourager les gens à rêver. Si c’est pour qu’ils en chient, comme j’en chie parfois. & dans ces moments là, j’écris à Nac’Imagine. & comme par chance, nous sommes rarement dans le même état, en même temps il trouve souvent LES MOTS. Les BONS MOTS pour me redresser. me remettre droite. Ce jour là, il m’a envoyé le lien d’une vidéo intitulée LA POÉSIE SAUVERA LE MONDE de Jean-Pierre Siméon.
(8 min 40 sec) La poésie désigne de manière radicale un état (…) L’état de poésie, ce n’est pas encore ce qu’on croit généralement. Dans le sens commun ce serait le doux rêveur qui se met le nez dans le lampadaire parce qu’il regarde ailleurs. L’état de poésie ce n’est pas être dans une sorte d’émotion, de sentimentalité exacerbée qui met des larmes aux yeux, ou une sorte de doux sourire rêveur. L’état de poésie, c’est une chose bien plus grave, bien plus profonde qui engage toutes les dimensions de l’existence. L’état de poésie, c’est l’état de Van Gogh. C’est l’état d’Antonin Artaud par exemple. C’est à dire que l’état de poésie, c’est une manière intransigeante, et scrupuleusement intransigeante de vivre pleinement l’existence. Alors qu’est ce que ça veut dire, vivre pleinement l’existence? Ça implique qu’on peut ne pas vivre l’existence pleinement. Qu’on peut vivre mollement. Qu’on peut la vivre ou même, la non-vivre son existence. Qu’on peut être à côté de sa vie. & bien c’est ce que postule la poésie depuis tout le temps. Depuis toujours. C’est que nous sommes tous humain, n’est-ce pas, dans une double tentation. Celle de vivre pleinement son existence. Vivre sa vie intensément. De la vivre dans tous ces états physiques, charnels, émotifs, affectifs, intellectuels etc. Nous sommes tentés par ça. Peut-être même sommes nous tous tentés par ça. Par cette explosion de l’être. Cette crue, n’est-ce pas. Qui ferait que nous serions dans une sorte de puissance puissante au monde, à soi. Et nous le savons, puisque nous le vivons à de graves moments de l’existence. Mais nous sommes tentés aussi simultanément, & originellement par l’inverse. C’est à dire par la fuite de notre vie.
Je pourrais la retranscrire intégralement. Mais ça ne sert à rien, vu que tu peux commander le livre. Ou mieux, je t’invite vraiment à prendre le temps. Elle dure 1h 15 min, mais vraiment, chaque mot vaut son pesant de pépite d’or.
J’ai commencé à la regarder. & puis j’ai été interrompue (je l’ai écouté deux fois en entier depuis & ça ne suffira pas à ce que j’ai tout compris). Ensuite, j’ai fait une deuxième chose, c’est que j’ai contacté mon amie Patricia. Et on a tous posé par terre. On a parlé, réfléchi. Essayer de comprendre ce qui se jouait là.
& elle a mis le doigt sur une chose à laquelle j’aspire, que je ne pouvais pas m’autoriser.
Elle m’a dit :
Mais puisque tu ne peux pas retourner en arrière. Puisque tu ne vois pas comment tu pourrais faire autrement, ou autre chose que ce que tu fais, alors fais le complètement. Plus, mieux, totalement. Pourquoi tu ne crées pas ce que tu as envie toi? Pourquoi tu ne mettrais pas ce que tu es vraiment sur la table? Au lieu de créer les choses qu’on attend de toi dans ce cadre que tu as crée?
La nuit suivante, j’ai fait un rêve. Oui, oui comme Martin. Mais un peu moins altruiste que le sien.
J’ai rêvé que j’étais dans un grenier. Il y avait beaucoup de gens dans ce grenier. Et le plafond fait de poutres allait s’écrouler. J’étais la seule à avoir vu. Alors que plein de monde était là, j’étais la seule à me sentir en danger. L’endroit où les poutres se rassemblaient s’est écroulé sur mon dos. J’étais clouée au sol. complètement bloquée. Les gens me regardaient. S’approchaient même, au risque de m’ôter de l’air et de me faire étouffer, mais aucun ne m’aidait. J’appelais les secours moi-même et (les rêves!), je pensais bien, comme on m’a appris en cours de S.S.T, à d’abord donner mon adresse (celle de l’ancien Magasin de mots. OUF). Pendant ce temps là, quelqu’un réussissait, en passant par derrière à retirer la pièce qui m’empêchait de m’échapper. & me libérait. J’allais ensuite voir une amie de ma mère, infirmière, pour lui demander de vérifier que rien n’avait été touché à l’intérieur. (cqfd).
Ouais, ouais, j’ai l’inconscient bavard, maintenant que je l’ai autorisé à s’exprimer, grâce à l’hypnose humaniste. Donc voilà, tout ça pour dire que dans les moments de DOUTES profonds, c’est IMPORTANT que tu sois bien entourée. Par des gens sincères, et dont tu partages les valeurs. Des amis qui sauront trouver les MOTS, ou se taire, c’est selon. Alors je vais laisser pousser de nouvelles choses. Un peu plus grandes. Un peu plus compliquées aussi sûrement. Mais je ne vois pas comment je pourrais faire autrement. Et une porte s’est ouverte à cette idée.
Mais avant toute chose, j’ai déjà commencé par poser cette idée sur le papier. Pour lui donner une matérialité. & parce que c’est ce que je sais faire.
SUR LA BOUTIQUE, j’ai écrit:
Il y a des moments, où tu voudrais rentre dans le rang…
Il y a des moments, où tu te demandes pourquoi tu t’es assignée cette mission qui consiste à mette un peu de MAGIE dans la vie…
Il y a des moments, où tu te laisserais bien aller à la tentation de baisser les bras, sur ce chemin là.
Si tu connais un de ces moments de découragement, tu peux lire le livre, où écouter sur YouTube, la conférence de Jean-Pierre Siméon “La poésie sauvera le monde“, comme moi.
DIM: 24 x 32 cm. Contient une once de motivation, un soupçon d’obligation, et une grosse dose de nécessité absolue.
“Notre langage est asservi et rend notre langue abstraite. Nous empêche d’avoir une conscience ouverte.” Jean-Pierre Siméon.
Une partie de son discours que je comprends bien (enfin je pense) et qui est à mon sens (ou dans mon cas) le problème qui nous inhibe face aux exigences de nos interlocuteurs.
Merci Gaëlle.