Les 13 trucs qui font plus flipper qu’Halloween

-Les maisons sans livre

Déjà tu n’as rien à quoi te raccrocher quand tu rentres dans cette maison. Enfin rien d’intéressant, je veux dire. Alors bien sûr tu peux commenter la croûte offerte par une vague connaissance, mais le tour est vite fait. & puis, surtout tu n’as aucune indication sur la vie intérieure des gens chez qui tu es. Rien qui t’indique dans quels mondes ils aiment se plonger. Enfin, c’est un peu comme si tu découvrais que des gens que tu croyais connaître, vivent sans respirer. Mais à bien y réfléchir je ne sais pas ce qui est le plus flippant. Cette absence assumée ou la présence de livres qui ne servent très visiblement qu’à décorer…Je préfère arrêter d’y penser. 

-Les gens qui disent: « Oh moi tu sais, je m’en fous », à propos de situations où on ne les respecte pas.

Ça, ça m’effraie sincèrement. Ça me laisse estomaquer pleines de questions impossibles à poser.

-« Mais tu t’en fous pour de vrai ???

-« Ou tu dis ça parce que tu crois que tu n’as aucune solution ? »

-« TU peux vraiment dire que tu n’y penses pas une seconde le soir quand tu vas te coucher ? »

-Tu peux dire avec sincérité que quand tu te regardes dans la glace tu te dis « Oh oui c’est bien comme ça cette personne a raison de me parler comme elle le fait, ce n’est pas grave. Je l’ai bien mérité ».

A chaque fois que je dis, ou que j’entends quelqu’un dire: « OH, Ça je m’en fous » avec un faux air détaché, c’est comme si une énorme flèche rouge apparaissait au-dessus de ce qu’elle vient de dire avec la mention : FAUX qui clignote sans s’arrêter. Ça m’effraye de me demander combien de temps ils vont tenir à se le raconter et comment leur corps va traduire ce qu’il n’ose pas affronter.

-Les VIES-trines

TOUT y est. RIEN ne manque. La bonne voiture. Les BONS enfants. Le BON métier. La bonne personne à aimer. Du moins sur le papier. Un niveau de revenu qui permet de parler. Les bons amis, qu’on définit avant tout par leur métier. Une tenue impeccable. TOUT le temps. Même la tenue de maison « détendue » est du plus grand chic tu ne peux jamais les voir dans ce qu’il qualifierait d’une tenue négligée. Mais toi qui prends le temps d’écouter. Toi à qui on a tendance à se confier, tu sais ce qu’il y a derrière cette VIE-VITRINE. & autant dire que ça t’évite de les envier. Parce qu’elle t’a expliqué. OUI elle est impeccable, toujours bien habillée. Mais elle t’a expliqué que plus c’est le merdier dans sa tête et dans sa vie plus elle est apprêtée. & ça doit vraiment être le merdier. OU alors tu as eu l’occasion de la côtoyer et tu as pu mesurer le TEMPS que ça lui prend d’être toujours impeccable. Belle à regarder. TOUT ce que ça implique dans sa journée et le peu de temps que ça lui laisse pour acheter des livres et s’asseoir pour les lire & prendre le temps de rêver. & tu la regardes et c’est comme si tu voyais son cœur se dessécher en direct sous tes yeux époustouflés.  & les cœurs lyophilisés, ce n’est pas perdu pour toujours mais ce n’est pas beau à observer.

-Les gens qui vivent dans un filtre

En vrai, tu les connais. & il y a un pont entre les photos que tu vois sur les réseaux sociaux et la réalité. & pourtant tu trouves qu’elle est mille fois mieux la réalité. 1000 fois plus riche de sincérité. & puis elle est belle sans filtre. Elle est belle dans toute son humanité. Elle est belle quand elle sourit. Elle est belle parce qu’elle aime manger et qu’elle en a fait une vraie générosité. Elle nourrit les autres. Mais va savoir pourquoi elle croit qu’elle mérite d’être filtrée. Elle croit que c’est mieux si elle met cette photo ou elle semble avoir dix kilos de moins. OU cette photo filtrée qui donne une espèce de monstre qui lui ressemble mais en « lissé ». En un peu trop. En un peu trop calibré. & puis elle met aussi des cœurs des LOVE à des gens dont elle t’a dit ce qu’elle pense en vrai. Elle a du recul sur leurs petits arrangements avec eux-mêmes. Même si elle les aime. & pourtant ses échanges avec eux ne sont qu’amour pour toujours, cœur sans aucune aspérité. Ça fait peur ensuite quand on t’envoie des petits cœurs. Tu te demandes alors ce que ça peut bien cacher.

-Les généralités

Toutes les phrases qui commencent par : les arabes, les femmes, les hommes, les Japonais, les allemands, les enfants, les grands-parents, les femmes (je l’ai déjà dit non ?), les migrants, les arméniens, les Tunisiens, les Batraciens (ah si quoi que peut-être là on peut tirer des tendances communes, même si je ne peux m’empêcher de penser que si on prenait le temps d’apprivoiser une grenouille on ferait la différence avec toutes les autres grenouilles et on s’apercevrait qu’elles ont chacune une personnalité bien déterminée. Bref tu l’auras compris tous ces raccourcis de penser qui font tirer des conclusions générales sur un groupe censé avoir tout en commun alors qu’il est fait d’individualité divers et varié et bin ça ne donne jamais rien de bien élaboré comme pensées.

-Les gens qui se prennent au sérieux

Ils ont souvent la tête un peu relevée. Tu pourrais te dire que c’est bien qu’ils sont fiers de ce qu’ils sont et que c’est sans doute mieux que les gens qui se dévaluent en permanence cherchant ton approbation pour pouvoir exister. Mais assez vite quand ils se mettent à parler tu entends un truc un peu grinçant dans le ton qu’ils vont employer. Ils ont dans la façon dont il s’adresse à toi, l’air d’avoir toujours à t’apprendre quelque chose. Mais ils ont l’air aussi de n’avoir rien à saisir de toi. Longtemps je les ai excusés en me disant qu’ils surcompensaient un complexe d’infériorité en affichant cet air sur d’eux. Mais assez régulièrement la vie m’a démontré qu’en fait non, c’est juste comme ça qu’ils ont été élevés. & sans chercher à faire une généralité, mon observation empirique m’a montré qu’il s’agit plus souvent d’hommes. & que leurs certitudes sont plus grandes lorsqu’ils les exposent à l’autre moitié de l’humanité. Jusqu’à se permettre d’expliquer le livre qu’elle a écrit à) une autrice. Jusqu’à t’expliquer ce que ça fait d’avoir des règles douloureuses. Jusqu’à t’expliquer la sensation que ça fait d’être tatoué, à toi qui l’est alors qui lui ne l’est pas. Comme si ça empêchait d’avoir des certitudes à exposer sur le sujet. TOI oui sans doute. EUX pas une seule minute ça pourrait les déstabiliser. Brrrrrrrrrrrr. Comment faire pour le supporter ? Aucune idée, j’y suis jamais arrivée.

-Les FAUSSES JOIES

Je crois que j’ai rarement connu plus gênant qu’une soirée où on fait tous semblant de s’amuser. TOUS les marqueurs sont là. RIRES trop forts. Grands gestes pour se faire remarquer. Tenues rigolotes pour s’illustrer. Mais toi t’es là & t’as beau chercher tu n’arrives pas à mettre le doigt sur ce qui ne va pas. Tu restes assise. Tu esquisses un sourire quand tu es sollicitée, pour ne pas gâcher la fête. Tu sors fumer une clope, histoire d’y voir plus clair et soudain ça y est. Tu viens de comprendre ce qui ne va pas. Ce qui n’est pas là. Parce qu’elle est c’est sûr si elle était là tu le saurais. LA JOIE. La joie n’y est pas. On fait bien tout comme il faut pour la mimer. Mais dans les yeux tu ne l’as vois pas pétiller. Tu viens donc de trouver pourquoi tu vas t’esquiver et prétexter d’être fatiguée. Parce que tout à l’heure quand tu te glisseras dans tes draps, avec ce livre que tu lis en ce moment tu sais qu’elle sera là. Bien lovée au creux de ton lit, LA JOIE t’attendra. & tu seras bien contente de la retrouver.

-Les gens sarcastiques

Les sarcasmes c’est comme le sel au-delà d’une certaine dose ça devient infect à absorber. J’ai connu une bande de mecs qui ne communiquaient que comme ça tout le temps. Il n’y avait jamais de temps de répit. De temps de repos. Il n’y avait que des pics. Des blagues. Des boutades. Des moqueries. Moi j’étais là mais je ne faisais pas partie du mouvement. & bin rien qu’à les écouter interagir j’étais fatiguée pour eux de ces interactions en permanence placée sous le signe de « &-si-on-la-mesurait ».

-Les chagrins sclérosés

On a tous des blessures. On a tous des chagrins qu’on étrenne depuis des années. On en est même constitué. Mais ce qui me fait peur ce sont les gens qui s’y sont identifiés. Avec le temps ils ont décidé qu’ils étaient ce qui leur est arrivé. Ils n’ont pas laissé ça les traversé. Ils ont posé la pierre au milieu du chemin. Ils se sont assis dessus et ils ont décidé que ça suffirait à tout excuser. Qu’il n’avait plus d’effort à faire puisqu’ils avaient vécu ce truc qui peut tout expliquer. Ils ont commencé à pique-niquer et à nourrir ce chagrin. A le faire grandir, grandir, grandir jusqu’à ce qu’il les ait dévoré. Du coup, on ne le voit plus tout enrobé qu’ils sont dans ce chagrin qu’ils ont nourri au point d’avoir été dévoré par lui. Et puis au centre il y a le caillou sur lequel ils se sont assis. Si on ne fait pas gaffe, on confond la dureté du caillou avec ce qu’ils sont au fond. Alors que malgré tout je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’il doit y avoir quelque part dans ce gros chagrin nourrit grandit et durcit une toute petite faille plus molle qui laisserait battre le cœur  de leur humanité avant qu’ils ne décident de ne plus l’écouter. Faudrait avoir la force de la chercher. Mais parfois leur chagrin est si grand et si fort qu’on a peut d’être dévorée.

-Les perfectionnistes

Il y a ceux qui décident ce que tu dois penser. Alors pour t’arrêter tout de suite dans ce que tu pourrais construire tout seul à leur propos, ils te tendent tout de suite cette étiquette qu’ils veulent que tu colles sur eux. Souvent sur cette étiquette est écrit un « faux défaut ». Un truc dont finalement ils tirent une certaine fierté et qu’il leur permet parfois de bien procrastiner comme JE SUIS PERFECTIONNISTE. Sous couvert de dire qu’ils veulent que tout soit parfait, ils t’expliquent aussi pourquoi ils ne finissent jamais. Parce que c’est oublié que l’imperfection c’est la trace d’un humain qui a essayé.

-Les mariages

Cérémonie. Devant les hommes, devant dieu. Une clope pour te donner une contenance & t’occuper. Apéritif gênant parce que personne n’est encore assez bourré. « & toi T’es de quel côté ? Le marié ou la mariée ? ». Une clope pour te donner une contenance & t’occuper. Les marques-places, résultat d’un an de discussion des plans de table et d’engueulades salées. Une clope pour te donner une contenance & t’occuper. Les plats & la déco qui tout à l’heure seront évalués comme si on était dans un épisode d’une émission de télé-réalité. Une clope pour te donner une contenance & t’occuper. La musique-mais-c’est-pas-ce-que-je-lui-ai-dit-de-mettre-au-Diji, le PowerPoint « rigolos », les danses, les danses, les danses,  c’est long quand t’aime pas danser. Une clope pour te donner une contenance & t’occuper. & voilà c’est une heure décente pour s’ABRACARRAPATER. Tu ne t’es pas amusé & T’as beaucoup trop fumé.

-Les pessimistes qui pensent qu’ils ont raison

Ils ont beau essayer de le cacher, ils te trouvent complétement barrée. Voir moitié conne, une fois qu’ils sont un peu bourrés. T’AS RIEN COMPRIS à la vie. ATTENDS ne bouge pas ils vont t’expliquer. La VIE ce n’est pas comme tu dis. Ce n’est pas fait de quelque chose d’équilibré qui balancerait entre trucs tous pourris et jolis morceaux de jolis. TOI tu es visiblement un peu déformée de la réalité. NAN t’as rien compris. LA VIE c’est de la merde. On en mange une tartine chaque jour et la génération d‘après ? Bah faut lui en faire baver pour la préparer. Ils sont mêmes incapables de se rendre compte qu’il suffirait qu’ils arrêtent ce système de pensées et sa conséquence directe qui est d’en faire baver comme on en a bavé. Y pas de raisons puisqu’eux, ils en ont chié. Mais du coup, t’es peut-être complétement conne avec ta façon de penser qu’on peut changer les choses à force d’essayer. Mais quand tu les regardes faire, tu ne les vois pas bien heureux de leur clairvoyance. Si ce n’est en raison du fait qu’ils sont persuadés d’avoir raison et d’avoir réussi à te le prouver. Parce qu’à un moment quand ils se sont mis à crier, toi t’es sortie de la pièce en te disant que tu ne sais pas qui a raison (Si en vrai, tu sais c’est toi, mais tu ne ressens pas le besoin de leur démontrer). Mais en attendant la fin de l’humanité qu’ils t’ont annoncé, toi tu auras vécu avec quelque chose de plus léger que la réalité qu’ils te présentent comme la seule programmée.

-Les gens qui disent « Le commun des mortels »

Ils sont physiciens, bibliothécaires, Happiness manager, coach de vie. & ils ont TOUT compris. En tout cas plus que la plèbe que leur inconscient quand il se trahit, qualifie de « commun des mortels ». & là ça ne te parlent pas du groupe qu’ils évoquent ça te parlent de l’endroit d’où ils sont monté pour parler. Celui qui ne pratique pas leur jardon abscons fait partie d’une basse humanité. Alors qu’EUX, eux tutoie les dieux.  Tu es bien contente pour eux. Toi tu vas rester du côté des petits qu’ils surplombent de toutes leurs grandeurs sacrée. Tu vas attendre patiemment. Un jour emportés par la grosseur de leur boîte céphalée ils vont s’envoler au-dessus de la masse. & à un moment c’est physique ils finiront par retomber. Toi tu vas juste attendre de voir leur air effaré lorsqu’ils toucheront le sol avec cette partie de leur corps qu’ils ont en commun avec nous et qu’ils les ramènent plusieurs fois par jour à leur condition d’humains trop humains. Même s’ils préfèreraient sûrement ne pas y penser.

1 réflexion au sujet de « Les 13 trucs qui font plus flipper qu’Halloween »

  1. Les maison sans livres oh oui quelle horreur, et aussi les lieux clos pour moi, j’aime l’espace, l’extérieur, la lumière.

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