Il était une fois

Once upon a dream

Ca fait plusieurs livres/blogs/ CD sur l’art de la méditation que je lis et qui véhiculent l’idée que pour obtenir ce qu’on veut dans la vie il faut le formuler de façon très précise.  J’avais déjà évoqué ici la métaphore que j’ai lue de la commande au restaurant…Si tu passes commande au serveur en demandant “Pour mon brunch, je voudrais manger quelque chose de bon et qui me fasse plaisir” la probabilité pour qu’il t’apporte exactement ce dont tu as envie est infime. En revanche, si tu lui demandes de t’apporter “Un thé Earl Grey à la bergamote, un jus d’orange frais , un pain au chocolat et un escargot au chocolat, des œufs brouillés et du Comté affiné avec de la baguette fraîche” il y a plus de chance que tu obtiennes vraiment ce qui te plaît le plus. J’ai pas mal de devoirs en cours dans mon cahier d’idées 2014. Et un de mes devoirs et de décrire précisément ce que je veux dans la vie. Du coup, j’ai décidé de l’écrire ici.

Cela me permettra de répondre à une question qu’on m’a posé et qui m’avait beaucoup étonnée. une amie proche m’a demandé au moment ou je me suis installée dans mon atelier “Ca va aller? je veux dire maintenant que tu as atteins ton but tu vas peut-être avoir un petit moment de moins bien comme tu as réalisé ton rêve?”. Ce à quoi j’ai répondu AH AH.

J’étais effectivement très étonnée qu’elle pense que cet atelier était l’aboutissement de ma vie et de ma carrière. Si c’est déjà une étape merveilleuse que je prends comme le signal que les choses vont dans mon sens, on est loin du compte en ce qui concerne mes rêves. Parce que je suis assez d’accord avec l’idée que si tes rêves ne t’effrayent pas c’est qu’ils ne sont pas assez gros.
Il était une fois un lundi matin. Je viens de déposer ma fille à l’école. Aujourd’hui je n’ouvre pas la boutique mais cela ne veux pas dire que je ne travaille pas. J’aime bien aller à la boutique le lundi. Il fait beau aujourd’hui comme une journée de rentrée en septembre. Je traverse Nancy pour rejoindre MON magasin de mots. A chaque fois que je passe le coin de la rue en vieille ville mon coeur bat un peu plus fort. J’ai là sous les yeux l’endroit où j’ai toujours voulu être. L’endroit où je finirai sûrement ma vie. L’endroit où mes petits enfants viendront grandir dans les odeurs d’encre et de papier.

Quand je l’ai acheté la boutique ne ressemblait pas vraiment à ce que je voulais. Mais depuis qu’on a fait les travaux elle est exactement comme je l’avais rêvé. On a repeint les boiseries de la devanture en gris. En ce moment en vitrine on a mis les abats jours que Luminicious Factory crée avec mes impressions typo. Et je ne me lasse pas de mon enseigne peinte à la main par un “Sign Painter”. J’ouvre la porte. Ca sent bon. C’est drôle comme partout où je m’installe j’ai besoin de recréer mon NID olfactif. Quand on entre dans MON MAGASIN de MOTS il y a d’abord la clochette qui tinte.

Et ensuite la première odeur c’est celle du bois et de la cire qui se dégage de mes casses d’imprimerie et du grand comptoir en chêne que j’ai récupéré dans un bar. Ensuite il y a l’odeur des bonbons qui se trouvent sur le comptoir.

Il y a des rochers au chocolat. Quand tu ouvres le papier dedans c’est écrit “PERDU” ou “GAGNE” et si tu as un gagné tu peux en reprendre un. Il y aussi des gaufrettes à messages à côté des bocaux et tout un tas de petits objets rigolos à 1,00 euros. Ca c’est parce que je veux absolument devenir la boutique de LEUR ENFANCE. Tu sais la boutique devant laquelle tu passais quand tu étais petite. Celle devant laquelle tu t’arrêtais pour rêver avant Noël en espérant avoir tel ou tel chose qui s’y trouvait. C’est grâce à la vitrine de cette boutique de ton enfance que tu as appris le prix de l’attente. Et c’est grâce à elle aussi que tu as appris que parfois l’attente est plus génératrice de rêve que le fait d’AVOIR les choses.
J’aime bien quand la boutique est dans la pénombre. Je devine plus que je ne vois tous ces mots sous différentes formes que j’ai sélectionné un par un pour les vendre dans mon magasin de mots.
Ma collection de lettres Alpha Art, les vieilles lettres d’enseigne que je vends à la pièce pour les gens qui veulent mettre des GROS mots en déco chez eux, et toutes les cartes que je fabrique dans mon antre à l’arrière de la boutique.
Je pousse justement la porte du fond de la boutique. L’atelier. Il y a mes cinq presses alignées. Mes casses bien rangées grâce à ma stagiaire qui a enfin remis chaque caractère dans la casse qui lui est destinée. La grande table au centre de l’atelier est encore vide et bien rangée. Le papier est sagement empilé dans le meuble que j’ai fait fabriquer à cet effet. J’allume la bouilloire. J’éteins mon téléphone. J’ouvre le store pour faire entrer la lumière et voir en travaillant le jardin clos qui se trouve derrière la boutique. Je suis sereine et détendue. Toutes les conditions sont réunies pour commencer à travailler.

Si tu veux que je continue à te raconter comment ce sera la vie dans mon magasin de mots tu peux t’inscrire à ma lettre du vendredi et si ça ne t’intéresse pas alors n’en fais rien.

2 réflexions au sujet de “Il était une fois”

  1. Ton texte ressemble beaucoup à celui qu’Aline avait écrit sur son premier site internet Une visite furtive odorante et musicale .Vos ateliers ont votre odeur , sente votre âme et votre coeur transparaît dans maints objets de votre quotidien .J’attends avec patience la suite de ton récit

  2. J’ai suivi chacun de tes mots et je suis entrée avec toi dans ton magasin de mots, il me plaît beaucoup, c’est une belle réussite, …j’ai très envie, un jour, d’ouvrir la porte et de sentir l’odeur… l’odeur du Bonheur !!! je crois que je vais essayer de rêver à mon “il était une fois” aussi, tu m’en as donné envie !

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