La machine à voyager dans le futur

AVIS sur la porte du Magasin de MOTS

Il y a des moments dans la VIE où on n’a plus les MOTS. & dans ce cas précis il faut savoir se donner le temps de rêver, de pleurer & d’aller voir du BEAU. Ce que je vais faire.

A bientôt.

La Marchande de MOTS

Je reviens d’un long voyage. LONG, pas loin. Je n’ai pas tellement bougé géographiquement. Mais comme toutes les fois où je n’écris pas ici, tu te doutes qu’il y a des raisons précises à mon absence. En trois mois, je suis passée de la joie la plus intense, à la tristesse la plus infinie. J’ai caressé l’ESPOIR immense, et dû tout abandonner. Je ne vais pas m’étendre sur les raisons de ce malheur, parce que ça n’a pas lieu d’être. & parce que comme à chaque fois que la vie me fait ça, j’ai beaucoup appris mais que ça ne vaut que pour moi. Je peux juste te dire que c’est un histoire de VIE & de MORT. Mais je ne vais pas t’en faire des tartines, car j’ai de plus en plus de mal avec ce truc que j’ai beaucoup fait aussi, qui consiste à trouver des moyens d’avancer pour soi, et de les ériger ensuite, en vérités universelles pour autrui.

Ce temps là, c’est fini.

Je sors (en vrai, j’y suis encore, je n’en suis pas encore sortie) de ce qui m’est arrivée à la fois fragile et grandie. J’ai toujours une pensée pour cet ex, qui défendait l’idée que le bonheur est stérile. Qu’il ne génère rien, alors que le malheur oui. A 20 ans, je me débattais comme une imbécile heureuse pour lui démontrer le contraire. Le coeur qu’il m’a brisé ensuite, & ce que j’en ai fait, m’a démontré qu’il disait vrai. Je vais te tranquiliser tout de suite. Je ne suis pas tombée du côte obscur de la force, pendant ce mois de silence. Je dois juste admettre que ces moments trés, trés moyens dans une vie (pour ne pas dire affreux), t’amènent une connaissance de toi et des autres,  que tu n’aurais jamais, si tu ne les avais pas traversé. Où comment essayer de trouver un sens à l’absurdité que revêt parfois notre humanité. Tout en sachant, que ça en fait entièrement partie, mais que, va savoir pourquoi, trop souvent on l’oublie.

Ces moments compliqués t’apportent la connaissance de tes limites. MAIS SURTOUT, de tes capacités. Dont ta capacité à te relever. Il m’est arrivé, l’inimaginable, pour moi. C’est à dire, que je crois qu’on a tous un endroit, où on place notre incapacité à se relever. Je l’avais placé là, moi (entre autre). Et ça m’est arrivé. Encore une fois, pas besoin de t’expliquer quoi. Car ce que j’ai appris aussi, pendant cette période là, c’est qu’il n’y a aucune gradation dans le malheur.

Même si d’autres voudraient encore se comparer. Même à cet endroit là, en t’expliquant qu’eux, ils ont été plus malheureux que toi. J’ai refusé  de laisser la place à ça. Et je le refuserai encore. & je me garderai bien de le faire avec d’autres, ou même de faire de ce qui m’est arrivé, mon identité.

La densité de ton malheur se mesure à ton ressenti. Et pas à ce qu’on t’en dit. POINT.

Voilà. Je ne me suis pas battue. J’ai laissé tout ça EXISTER, comme c’était. J’ai eu PEUR de ce qui m’arrivait. J’ai pleuré beaucoup. Je me suis laissée être en colère, trouver ça injuste. J’ai été jalouse des gens qui vivaient autour en toute inconscience, alors qu’à tout moment, ça peut s’arrêter. Jalouse de ceux à qui ça n’est pas arrivé, et à qui ça n’arrivera jamais.Comme je le fais moi-même, dans les périodes de croisière de la vie. J’ai eu la tentation de me rouler par terre et de laisser le monde tourner sans moi. & puis je me suis rappellée que dans mon contrat entre moi & moi, ça, je n’avais pas le droit. J’avais déjà choisi, il y a fort longtemps. La question a ce moment là, avait été:

A cet instant, du fond de ma douleur, je voudrais que tout s’arrête, mais alors tout pourrait s’arrêter.

Je peux aussi choisir de VIVRE, avec tout ce que ça implique, même la possibilité de revivre cette douleur intense. & j’ai choisi ce jour là, de vivre et de me relever, quoi qu’il arriverait.

D’ailleurs DORIE le résume trés bien à Marin:

AH BON? Tu veux qu’il n’arrive rien à Némo? Mais alors si tu veux qu’il ne lui arrive rien, il ne lui arrivera jamais rien. & PAF prend ce morceau de philo selon Disney. 

Mais TOI & MOI, on le sait il faut vivre les choses dans son coeur et dans son corps, pour accéder à l’empathie.

Je me suis laissée réconforter par ma mère. Elle m’a fait des crêpes. Nourris à heures régulières sans que j’ai besoin de m’en occuper. Prise dans ses bras, en me disant: JE SAIS, vas-y pleure. Je me suis demandée comment faisaient les femmes à qui ça arrivait, et qui n’avaient pas le réconfort d’une mère qui te prend dans l’état où tu es. Je leur ai d’ailleurs demandé comment elles avaient fait. Car j’ai découvert à cette occasion, que nous étions 1000 à avoir vécu ça, & celles qui savaient dans leur corps, sont les seules qui ont su me réconforter. J’ai passé un temps infini à me traîner de mon lit dans ma chambre d’enfant, à ma place sous le tilleul dans le jardin. J’ai retrouvé mes vieux amis. ceux qui ne m’ont jamais trahi, & ne le feront jamais:

LES LIVRES qui m’ont toujours sauvé de tout.

Après avoir été en colère après lui, comme après le monde entier. J’ai à cette occasion, découvert que mon amoureux est la personne au monde qui m’aime et me connait le mieux.

Il a su m’emmener dans des lieux, dont ils savaient qu’ils répareraient et apaiseraient mon chagrin. Dés qu’on s’est retrouvés, à la fin de mon odyssée à travers le pire, il m’a emmené dans un JARDIN MAGIQUE. Un lieu qui plus que bien des mots DITS (oui, oui), qui sous couvert de bienveillance, ne peuvent que te heurter. Puisque l’inimaginable t’es arrivé, et que personne ne te dira que:

HOP PAR MAGIE, on pourrait effacer ce qui s’est passé.

Dans ce lieu MAGIQUE, il y a une cabane de lecture. Et dans la cabane de lecture, il y avait déjà l’idée de faire exister une Cabane de LECTURE & il y avait les MOTS.

Pas de ceux que les gens te déversent en parlant d’eux, NON.

Les MOTS qui te parlent d’autres choses.

Les MOTS qui te raccrochent à la vie.

De ceux qui te font entrevoir une lumière, du fond de la grotte dans laquelle tu es tombée.

Le seul, le vrai, l’unique voyage, c’est de changer de regard. M.Proust (LA SOLUTION)

Aucun chagrin qui ne résiste à deux heures de lecture. Montesquieu (L’EXPERIENCE)

Si vous possédez une bibliothèque & un jardin, vous avez tout ce qu’il vous faut. Cicéron (LE PROJET DE VIE)

 

Ces mots qui te donnent une direction pour les minutes & les années à venir. Qui tendent un fil fin &  fragile vers la possibilité de me sentir un jour, apaisée. Comme s’ils avaient été écrit pour moi. & qui m’ont fait penser, qu’elle avait dû se retrouver au même endroit que moi dans son exploration du MERVEILLEUX, la personne qui avait écrit ça pour les gens qui passeraient dans ce lieu MAGIQUE qu’elle avait créé.

 

Mais si tu sais? L’EXPLORATION du MERVEILLEUX.

Parce qu’aller du côté LUMINEUX des choses, implique forcément de se frotter à son exact contraire. L’OMBRE. Mais dedans il y a aussi: L’écueil. Le truc que t’avais pas vraiment prévu dans ton voyage. & que t’aurais préféré éviter. D’autant qu’il n’apparaissait pas sur ta carte. Maintenant que tu le sais, tu l’as rajouté. En aucun cas ça ne te permettra de prévenir qui que ce soit, vu que chaque EXPLORATEUR dessine sa propre carte. Mais si quelqu’un passe par là, tu sauras quoi dire ou ne pas dire. C’est déjà ça.

 

Il y avait aussi cette carte ancienne. Juste comme un mémo de ce que j’ai fait jusque là & que j’aime faire. Des fioles, des graines & des vieux papiers.

Un excellent jardinier vaut un excellent poête.

(JUSTESSE de la COMPARAISON)

Celui qui se perd dans sa passion, a moins perdu que celui qui perd sa passion. St Augustin

(NOTE pour PLUS TARD)

Comme toujours dans ces lieux UNIQUES, que j’associe peu à peu à celui que j’ai inventé, je me suis posée une question, sans chercher à avoir la réponse, dans la mesure où je la devine un peu.

Assise à contempler la beauté que ce couple à créé, j’ai pensé à ce qu’on avait du leur dire quand ils ont commencé. J’imagine toujours l’enthousiasme des gens qui ont trouvé ce qu’ils avaient à mettre dans le monde, & la façon dont ils ont dû être douchés par leur entourage, qui a dû trouver moyennement BONNE, l’idée de créer un JARDIN paysagé au milieu de nul part dans les Vosges, comme ils l’ont fait. MAIS, comme à chaque fois, je me suis aussi dit qu’HEUREUSEMENT tout le monde n’a pas la capacité à abandonner ce pour quoi il est VRAIMENT fait. & eux ils l’ont fait. Pour mon plus grand BONHEUR & celui d’un tas d’être humain à qui ce lieu, a fait et fera du bien.

Le soir, comme il organise bien les choses mon amoureux, on a mangé. C’était BON. ça fait une minute de gagné sur le chagrin aussi ça. Et puis il avait prévu le couché de soleil sur le lac, pour bien finir la journée. Je ne vais pas dire que mon chagrin était terminé après cette journée. Mais il en a été considérablement allégé.

Ensuite, j’ai commencé à remonter la pente d’un centimètre par jour. Ce qui m’a permis d’assurer l’atelier qui était prévu 15 jours après. Il tombait à pic compte tenu de ce qui vient de m’arriver. 30 enfants. Des ATELIERS TYPOS. & une question à leur poser:

Dés fois sans le savoir à l’avance, tu organises bien les choses pour toi. Lors de cet atelier j’avais proposé comme thème: VOYAGE dans le FUTUR. Horizon 2040. C’était un BON réservoir d’espoir de demander à 30 enfants comment ils imaginaient le & leur FUTUR. En parallèle de l’atelier, avec leurs animateurs je leur avais demandé de me construire UNE MACHINE à VOYAGER dans le FUTUR. Ce qu’ils ont fait.

Parce que j’en ai un peu ras le cul de l’ICI & MAINTENANT. J’en ai un peu ras le cul de l’encouragement à m’EDITER (ma mère l’a déjà fait quand je suis née, de m’éditer). J’en ai un peu ras le cul des INJONCTIONS à vivre comme-ci. Des encouragements à faire comme ça. Des recettes du BONHEUR énoncées par des gens, qui quand tu leur parles les yeux dans les yeux, sont loins du compte.

& si j’ai une seule chose à garder de ce qui m’est arrivé, c’est que JE VAIS FAIRE CE QUE JE VEUX.

ENCORE PLUS, ENCORE MIEUX.

En faisant tomber les dernières barrières qui m’en empêchait. Je ne chercherai pas de prétextes. Je n’attendrai plus que cet événement que je souhaitais tant, viennent m’en offrir la possibilité.

La possibilité, je vais me l’OFFRIR.

Parce qu’il n’y à qu’à cette condition, que j’accepterais de continuer.

Je ne vais pas arrêter de faire ce que je fais.

Je vais l’AJUSTER à mes besoins et plus aux tiens.

Sachant que tu ne m’as jamais rien demandé, mais c’est humain de prendre ce qu’on te propose.

Je vais pousser le curseur plus loin.

PARTEZ!*

*Mais avant, je pars me reposer & NE RIEN FAIRE. C’est incroyable ce que le malheur fatigue. Je serai de retour à la rentrée, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre. Je te souhaite un bel été.

5 réflexions au sujet de “La machine à voyager dans le futur”

  1. Bonjour Gaëlle, Nous nous sommes rencontrées il y a quelques temps… autour des mots. Je vous avais déposé des livres sur l’écriture. Plusieurs fois je suis passée au magasin, mais sans succès. Je viens de lire les messages. De tout coeur, que tout aille au mieux pour vous.

    Dites-moi si je peux repasser une autre fois.

    Amitiés – Anne Marie

  2. Madame la Marchande, tu sais mieux que quiconque ce dont tu as besoin quand tu en as besoin. Je me permets de t’envoyer une douce pensée et de gros bisous. Reviens-nous quand tu le choisiras, nous (parce que je ne suis pas seule, j’en suis persuadée), on sera là quoi qu’il en soit.

  3. Je crains d’avoir compris ….peut être…. et je n’ai rien à dire …nous attendrons …plein d’amour à toi….

  4. Je pleure de te lire.
    Merci pour la découverte du jardin.
    Je te souhaite le plein de beaux moments à ne rien faire !

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